Les nuisances sonores des établissements d’enseignement :

premier frein à l’apprentissage

Concentration, capacité d’écoute, mémorisation… autant de facultés qui peuvent être mises à mal par des nuisances sonores dans les établissements d’enseignement et les crèches. Il faut dire que le confort acoustique des écoles et des bâtiments d’éducation joue un rôle central dans la capacité d’apprentissage et la santé des occupants. Mais son optimisation est loin d’être une tâche aisée, tant les sources de pollution sonore et de propagation du bruit sont nombreuses.

Le confort acoustique à l’école face à une réglementation drastique

Le confort acoustique à l’école face à une réglementation drastique

Plus que tout autre bâtiment, les établissements d’enseignement et les crèches doivent répondre à certains impératifs en matière de confort acoustique, notamment afin de préserver la santé et la capacité d’apprentissage. Alors que c’était l’arrêté du 9 janvier 1995 qui fixait autrefois la réglementation en vigueur, les règles ont évolué suite à l’adoption de l’arrêté du 25 avril 2003 [1]. Concernant la plupart des établissements d’enseignement (école maternelle, collège, lycée, université, etc.), ce texte dresse les exigences minimales dans 5 domaines différents :

  • Les bruits aériens extérieurs : l’isolation des bâtiments d’enseignement doit au minimum être de 30 dB et peut être portée à 45 dB pour les locaux situés à proximité des routes.
  • Les bruits aériens intérieurs entre locaux : pour les écoles maternelles par exemple, les valeurs minimales à respecter varient entre 35 et 55 dB selon la nature des locaux (salle de repos, infirmerie, salle de jeux, etc.).
  • Les bruits de choc : à l’exception de certains espaces (salle de sport notamment), l’isolation phonique des bruits solidiens au sein des établissements d’enseignement doit être a minima de 60 dB.
  • Les bruits des équipements : les normes acoustiques dans les bâtiments d’éducation sont comprises entre 33 et 43 dB(A) selon la nature du local et la fréquence d’usage de l’équipement.
  • La durée de réverbération : cet indicateur – mesurant la persistance du son dans un espace après l’arrêt de la source émettrice – doit être compris entre 0,4 et 0,8 seconde dans les locaux de moins de 250 m3.

45000

années de vie en bonne santé en moins à cause du bruit ambiant lors de l’apprentissage

Le saviez-vous ? Le bruit à l’école a un impact sur notre espérance de vie.

Selon une étude de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l’espérance de vie mondiale (DALYs) serait amputée annuellement de 45 000 années de vie en bonne santé uniquement à cause du bruit ambiant lors de l’apprentissage [2].

Les nuisances sonores à l’école, un maux aux nombreuses conséquences

Les nuisances sonores à l’école, un maux aux nombreuses conséquences

Malgré la réglementation, le confort acoustique dans les écoles pose bien souvent problème. Très régulièrement, le niveau sonore dépasse allégrement les 80 décibels dans certains espaces (préau, salle de classe agitée, crèche, cantine, etc.) [3], soit une ambiance sonore comparable à celle d’un restaurant très fréquenté. La problématique est d’autant plus sérieuse qu’il est vivement conseillé de porter des protections auditives dès 85 dB(A) et que l’OMS recommande un niveau sonore maximal de 35 dB(A) en classe.

Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi plus de 7 élèves sur 10 se disent gênés par le bruit à l’école [4]. Loin d’être anecdotique, cette situation d’inconfort acoustique peut d’ailleurs avoir de nombreuses conséquences.

  • Une capacité d’apprentissage limitée : la communication étant l’élément central de l’éducation, un mauvais confort acoustique à l’école peut limiter la capacité d’apprentissage des élèves. Une perception de la parole altérée, notamment à cause d’une réverbération trop forte, va par exemple compliquer la distinction des consonnes.
  • Une parole inintelligible : le bruit ambiant et la réverbération sont les principales causes de nuisance de l’intelligibilité de la parole. Une étude a d’ailleurs montré que le taux d’erreur de compréhension d’un message prononcé par haut-parleur est de 15% si le niveau sonore est supérieur à 60 dB(A) (contre 4% s’il est inférieur à 55 dB(A)) [5].
  • Des capacités de mémorisation moindres : exposés à un bruit de fond, les élèves et étudiants peuvent voir leur capacité à mémoriser un texte être amputée des deux tiers. À l’inverse, un environnement calme permet une hausse de 20% des performances en calcul mental [6].
  • Des effets physiologiques : la capacité de concentration est la première impactée par les nuisances sonores à l’école, notamment car il faudrait 20 minutes en moyenne pour se reconcentrer sur une tâche difficile après avoir été perturbé par un bruit parasite [7]. Mais les élèves sont confrontés à d’autres conséquences physiologiques au quotidien, comme un certain énervement, des maux de tête, de la fatigue et du stress.
  • Des troubles auditifs : dans les cas les plus graves, les nuisances sonores dans les établissements d’enseignement et les crèches peuvent entraîner des traumatismes sonores, comme une fatigue auditive (déficit temporaire d’audition) ou la perte auditive définitive. Une nouvelle preuve de l’impact des bâtiments sur la santé.
  • Des troubles du sommeil : l’exposition à un niveau sonore élevé au cours de la journée a également un impact sur la qualité de sommeil, tout particulièrement chez les enfants. Il s’agit d’ailleurs d’un mal aux multiples conséquences puisque la fatigue engendrée va réduire la concentration et le fonctionnement du cerveau.

66%

des élèves gênés par le bruit en classe

Le saviez-vous ? Les enseignants aussi sont victimes des nuisances sonores à l’école.

Si 66% des élèves sont gênés par le bruit en classe, le constat est encore plus inquiétant pour le personnel d’éducation. En effet, près d’un enseignant sur trois aurait des problèmes d’audition et 78% d’entre eux considéreraient le bruit comme l’élément le plus stressant à l’école, devant l’indiscipline et la question des effectifs notamment [8].

Agir sur l’acoustique des bâtiments d’enseignement pour favoriser l’apprentissage

S’il semble difficile d’intervenir sur les bruits directement causés par les occupants, il est néanmoins possible de travailler sur les qualités acoustiques des bâtiments d’enseignement. Il faut dire que les sources de nuisances sonores dans les classes sont aussi nombreuses que variées : bruits extérieurs, ventilation, équipements utilisés, activités des locaux mitoyens, etc. Afin de préserver la santé et la capacité d’apprentissage des élèves et étudiants, il conviendra ainsi d’agir sur 5 axes.

 

Protéger les établissements d’éducation des bruits aériens extérieurs

Alors que les bruits extérieurs se sont intensifiés avec le temps (trafic routier, aérien, etc.), les bâtiments, eux, n’ont pas été rénovés en conséquence. Selon la nature du projet (construction ou rénovation), l’amélioration de l’acoustique des établissements d’enseignement et des crèches passera par une refonte de l’implantation des bâtiments, la diminution de la transmission du bruit par les façades et l’isolation des ouvertures (fenêtres, portes, etc.).

 

Assurer une isolation phonique performante entre les locaux

L’organisation des différents bâtiments ne prend pas toujours en compte les impératifs de confort sonore des établissements d’éducation. Pour y remédier, le plus important est de répartir les différents locaux selon leur niveau d’intensité sonore (cantine, salle de sport, bureau, salle de classe, etc.). Mais d’autres solutions peuvent également être mises en œuvre, comme le renforcement des séparatifs (planchers, plafonds et murs) et la refonte du système de ventilation.

Limiter la propagation des bruits de choc

Au sein des crèches et des bâtiments d’éducation, les bruits de choc peuvent avoir de nombreuses origines (déplacement du mobilier, activité des occupants, etc.). Pour limiter ces bruits au sein des établissements d’enseignement, il faut tout d’abord réduire les chocs à la source (ajout d’embout sur les chaises par exemple). Ensuite, il conviendra de réduire la propagation du son à travers la structure du bâtiment, notamment via l’ajout de matériaux absorbants et isolants dans les parois. Dernière possibilité : désolidariser les éléments structuraux des espaces les plus bruyants (préau, salle de sport, etc.).

Réduire la durée de réverbération des sons

Même dans un bâtiment bien isolé, la réverbération des sons peut entraver le confort acoustique des élèves et des enseignants. Pour la limiter, il est généralement nécessaire de recouvrir les parois avec des matériaux absorbants, capables de résister aux éventuelles dégradations des enfants. L’ajout de mobilier et la restructuration de l’espace peuvent aussi être des solutions pour réduire la propagation du bruit.

 

Renforcer l’isolement aux bruits des équipements

Les bruits des équipements peuvent être aériens ou transmis par les parois, et ce, qu’ils soit causés par un ventilateur, un ordinateur, un écran de projection ou même une chaudière. Au-delà du choix des équipements utilisés, il convient de les isoler des espaces dédiés à l’apprentissage. Mais il sera aussi possible de découpler ces appareils de la structure porteuse afin de limiter la propagation des nuisances sonores.

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Pour ECUME, tout projet d’aménagement des bâtiments d’enseignement doit prendre en compte l’ensemble des natures de confort. Si l’acoustique joue un rôle clé dans la capacité d’apprentissage et la santé des occupants, cela vaut également pour la qualité de l’air, la température et la luminosité. C’est pour cette raison que nos experts réalisent un état des lieux global de l’environnement intérieur.

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